Révision de la Constitution : et si le Président abandonnait ce projet pour s’occuper des questions économiques et sociales !

12 octobre 2013

Révision de la Constitution : et si le Président abandonnait ce projet pour s’occuper des questions économiques et sociales !

Au fur et à mesure que les jours avancent les différentes composantes de la Nation  disent non à la Révision de la loi fondamentale du Bénin, la constitution du 11 Décembre 1990. Les membres de la société civile les leaders d’opinion, les

Le Président de la République Boni Yayi
Le Président de la République Boni Yayi

partis politiques et autres acteurs de la vie socio-politique ne passent pas par quatre chemins pour opposer un refus catégorique au Chef de l’Etat le soupçonnant de truquer la constitution pour un nouveau mandat en 2016. Aux marches de soutien et à la propagande du gouvernement dans tout le pays, répondent en échos, les concertations des partis politiques et des membres de la société civile, les dénonciations tous azimuts et les débats de fonds des observateurs de la vie politique nationale. Même dans son propre camp, l’on suspecte une révision opportuniste pour remplier en 2016.

Selon le Chef de l’Etat et son gouvernement et certains membres de la majorité présidentielle, il apparaît indispensable de procéder à cette révision afin de doter le Bénin d’une Cour des Comptes qui est une exigence de la démocratie, de la sous-région et de la communauté internationale en vue d’instaurer la bonne gouvernance, la transparence, l’obligation de résultat, de reddition des comptes et la lutte contre la corruption. Il en est de même de l’imprescriptibilité des crimes économiques.

Mais pour les autres composantes de la Nation, à savoir, la société civile, les partis politiques, les syndicats et même certains opérateurs économiques, l’état actuel de la Nation n’a pas besoin qu’on révise la constitution du pays. Pour le camp des anti-révionnistes, non seulement la situation économique et sociale dégradantes du pays ne nécessitent pas une telle réforme, mais également la non tenue d’un dialogue politique national et le défaut de consensus ne permettent pas une telle réforme.

Pour eux, il existe des priorités. Lesquelles priorités que nous pouvons noter dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat par le Fonac, une des associations de la société civile de lutte contre la corruption. Selon le Fonac  les priorités de la  République sont relatives au suivi de la mise en œuvre des réformes au Port de Cotonou, poumon de l’économie béninoise; au suivi de la campagne cotonnière confrontée aux aléas climatiques ; au suivi des chantiers de construction d’infrastructures routières ; à la mise en œuvre de la charte nationale pour la gouvernance de développement au Bénin au sein de l’administration et la recherche de financement au profit des programmes et projets en faveur des femmes et des jeunes. Et à nous d’ajouter la mise en œuvre des recommandations de la Table ronde sur le dialogue secteur public-secteur privé tenu l’année dernière sous l’égide même du Chef de l’Etat.

Vu toute l’ébullition observée dans le pays et les remous que suscite cette révision controversée, le Chef de l’Etat pourrait retirer tranquillement son projet et se consacrer aux questions économiques et sociales surtout en cette période où le Bénin est classé dernier de l’UEMOA  et 3ème pays le plus pauvre en  Afrique. Les populations ne mangeant pas encore à leur faim et n’arrivant pas à se soigner malgré les efforts du gouvernement, il urge que le Président de la République s’évertue à poursuivre les efforts d’assainissement du monde des affaires pour attirer plus d’investisseurs car qui parle de création d’entreprises parle de création de la richesse qui pourra conduire à une prospérité partagée. Un vœu qu’il a toujours émis depuis son accession au pouvoir en 2006.

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