Fronde sociale au Bénin : Yayi Boni joue avec le destin de tout un peuple

27 février 2014

Fronde sociale au Bénin : Yayi Boni joue avec le destin de tout un peuple

Depuis près de deux mois, le Bénin, ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest autrefois appelé Quartier Latin de l’Afrique et modèle de démocratie  sur le continent noir est en crise sociale. Les travailleurs ou du moins les acteurs sociaux ne veulent pas reculer devant ce qu’ils appellent ‘’ la dictature et l’entêtement d’un seul homme : le président de la République.

En effet les négociations ouvertes depuis des semaines n’ont pas avancé. Au regard des revendications, le gouvernement n’a accordé que la remise des salaires défalqués uniquement pour le mois de janvier. Ce qui est très loin de satisfaire les travailleurs.

Alors que tous les secteurs de l’administration sont paralysés, la justice, l’éducation et de la santé, le gouvernement s’amuse à accorder en monnaie de singe peu de satisfaction aux revendications des travailleurs. Alors que les enfants traînent dans les rues, les malades croupissent et meurent dans les hôpitaux et que  les prisonniers attendent d’être jugés, le gouvernement s’amuse avec le destin de tout un peuple. Concernant les revendications importantes à savoir la remise des salaires défalqués, l’annulation du concours 2013 organisé au profit du ministère des Finances, la démission ou le limogeage du préfet de l’Atlantique/Littoral et du commissaire central de Cotonou (tous deux auteurs de la bavure du 27 décembre dernier), le gouvernement a seulement accordé le salaire défalqué du mois de janvier. Tout porte quoi à croire que le gouvernement se moque du peuple. Il est vrai que toutes les revendications ne peuvent pas être satisfaites au même moment, mais pourquoi ne peut-il pas  satisfaire la moitié des revendications plutôt que de jeter des bribes ou des miettes aux yeux des travailleurs. En ce qui concerne les négociations d’aujourd’hui, nous apprenons dans les coulisses que le gouvernement n’a même pas l’intention d’aborder le point relatif à la destitution du préfet et du commissaire central de Cotonou. Alors que les centrales posent ce limogeage comme préalable à toutes négociations.
Mais n’ayant pas d’issue depuis le début des négociations, le gouvernement toujours dans sa logique de diviser pour régner a déjà invité le front des trois ordres d’enseignement pour les revendications spécifiques des enseignements. Tant mieux, pourvu que les enfants reprennent les cours car la méthode de résolution des problèmes en passant par les plus simples décrite par René Descartes dans ‘’Discours de la Méthode’’ est toujours de mise. Mais ce que le gouvernement ne comprend pas est que le front n’est pas habilité à discuter d’un certain nombre de revendications comme les points relatifs au 25 % d’augmentation salariale et à la défalcation. Il est vrai que ces points constituent des motifs de grève des enseignements, mais c’est aussi le cas dans les autres secteurs de l’administration. Et ce sont les confédérations syndicales qui ont compétence à discuter de ces revendications.

Une issue heureuse sera trouvée à la crise sociale si tout au moins le point relatif au limogeage est réglé, car c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, mais comme nous sommes au Bénin !!! Wait and see.

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