Visite du Président de la CCIB au Ministre des Affaires Etrangères : Quand la diplomatie doit rimer avec le secteur privé.

14 mars 2014

Visite du Président de la CCIB au Ministre des Affaires Etrangères : Quand la diplomatie doit rimer avec le secteur privé.

L’homme d’affaires Jean Baptiste SATCHIVI a vu juste. Comment concilier la diplomatie béninoise avec le développement économique du Bénin. C’est la raison de la visite du nouveau Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin Jean Baptiste SATCHIVI au Ministre des Affaires Etrangères. Une démarche prospective que nous saluons car s’il est vrai que la recherche et la signature des partenariats à l’extérieur d’un pays est confié au corps diplomatique, il n’en demeure pas moins que les partenariats d’ordre économique ne doivent se faire sans la contribution de la Chambre de Commerce qui est l’institution économique qui gère le monde des affaires dans tout pays.

En effet, en tant qu’institution consulaire, la CCIB de commerce est qualifiée pour défendre les intérêts des opérateurs économiques et œuvrer pour le développement du secteur privé dans un pays. Et un pays qui veut bien se développer, ne peut se passer de sa Chambre de Commerce c’est-à-dire l’instance où les hommes d’affaires et opérateurs économiques se retrouvent pour discuter de l’économie et des investissements du pays. C’est pour cela que tout régime au pouvoir doit composer avec la Chambre de Commerce de son pays. Alors pourquoi cela est très important ?

Un Etat qui dans sa politique étrangère ne fait pas le marketing de son pays pour attirer beaucoup plus d’investisseurs est un Etat qui s’élimine lui-même non seulement de la course au développement mais également du positionnement de son pays sur l’échiquier économique international.

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Jean Baptiste Satchivi Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin

 En effet, le positionnement d’un Etat sur le plan international ne doit pas être seulement géopolitique mais aussi géostratégique afin de vendre  les potentialités économiques de son pays. (Les réflexions sur la géostratégie africaine de Jean Paul Pougala pourront bien nous instruire). Il s’agit en quelque de faire du marketing territorial. Et ceci ne peut se faire sans la contribution des hommes d’affaires donc de la Chambre de Commerce et bien sûr du patronat. La diplomatie des Pays en voie de Développement doit désormais rimer avec la recherche du  ‘’positionning’’. C’est-à-dire le positionnement économique et marketing de leur Etat sur le plan international. Par quel label reconnait-on ton pays ? L’on parle du Café Cacao de la Cote d’Ivoire, l’on parle du Coton du Burkina du phosphate du Togo du pétrole du Nigéria, mais et le Bénin ? Surement on va me dire Démocratie du Bénin. Mais est-ce avec la démocratie qu’on va payer à Dantokpa (le plus grand marché du Bénin) ou bien sur le marché des biens et services à l’international ou bien avec la démocratie qu’on va se faire une place à l’OMC ? Il s’agit aujourd’hui de qu’est-ce que vous déposez sur le marché international des biens et services ou de votre contribution au Produit Intérieur Brut mondial.

Nous louons et saluons donc la démarche du l’actuel Président de la Chambre de Commerce qui dans son discours de prise de fonction et dans sa vision pour la CCIB avait déjà parlé par exemple de l’élargissement des opportunités économiques à tous du renforcement des régions économiques et de rendre plus visible la Nation économique béninoise. C’est ce que j’appelle la démarche vers le positionnement du Bénin à l’international parce que pour donner de la visibilité à une entité ou à une produit en marketing,  il faut l’objet de la visibilité, qu’est-ce qu’on veut rendre visible ou bien sur quoi veut-on communiquer ou bien quel est le produit qui doit-nous  servir de positionnement  ou encore quelles sont nos potentialités économiques que nous pouvons vendre ?

Cette démarche du Président de la Chambre de Commerce béninoise permettra surement d’inclure le noyau économique du pays dans la politique extérieure et à prendre en compte leur proposition non seulement dans les rencontres et voyages à l’international mais également dans la définition des objectifs stratégiques de la diplomatie béninoise. Ce n’est pas pour quand le Président français veut se déplacer, il est accompagné de Vincent Bolloré ou du Président du Groupe Areeva. Tout cela doit nous servir d’exemple pour le développement économique des pays en voie de développement en général et pour le Bénin en particulier.

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